Les Onions publiés dans la revue « Sans Limite » (2)

Et voici le portrait de Stéphane Houdet que nous avons publié dans la revue « Sans Limite » pour Roland-Garros 2013. Un grand champion handisport extrêmement sympathique que Marielle a eu la chance de rencontrer et de dessiner lors d’un entraînement parisien et avec lequel j’ai eu l’occasion de parler via Skype alors qu’il était en Floride.

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Les aventures fantastiques d’un rêveur réaliste 

De Stéphane Houdet, les amateurs de tennis handisport connaissent le parcours digne d’un film hollywoodien : un jeune vétérinaire bon joueur de tennis dans sa jeunesse qui a perdu l’usage de sa jambe gauche lors d’un accident de moto en 1996, est devenu n°1 européen de handigolf, s’est finalement fait amputer de la jambe gauche, s’est essayé au tennis en fauteuil avant de gagner plusieurs médailles paralympiques et de devenir n°1 mondial de tennis de la discipline en remportant Roland-Garros en 2012. Ce que peu de gens savent, en revanche, c’est que cet incorrigible optimiste ne fait pas que jouer. Il innove sans cesse pour repousser les limites de son sport et le faire découvrir au plus grand nombre. Lui qui dit qu’il a hérité sa vision positive des choses de son père aime voir ses propres enfants, deux duos de jumeaux, s’essayer à des activités multiples pour découvrir leur voie. Une voie que Stéphane a trouvée grâce au tennis en fauteuil.

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S’il a dû tout réapprendre ou presque car le tennis en fauteuil ne ressemble pas au tennis debout, surtout pour un homme qui marche avec une prothèse le reste du temps, il travaille aujourd’hui avec des ingénieurs pour créer d’ici la fin de l’année un fauteuil d’un nouveau genre sur lequel les joueurs seraient à genoux, dans une position proche de celle des joueurs valides. Une révolution pour son jeu mais aussi pour tous les joueurs. Parce que c’est cela que le tennisman aime par-dessus tout : rencontrer des gens intéressants et partager des moments forts avec eux. Stéphane a des adversaires de poids qui lui permettent de se dépasser à chaque tournoi. Lorsqu’il parle de ses concurrents sur le circuit, il le fait avec enthousiasme et affection, qu’il s’agisse de son acolyte de doubles français mais adversaire en simples Michaël Jérémiasz ou de l’actuel n°1 mondial, le phénoménal Shingo Kunieda. Ce dernier, qui, contrairement à Stéphane, a appris le tennis à l’âge de 11 ans directement sur un fauteuil roulant, est une véritable star au Japon. Leur finale des Jeux paralympiques de Londres, remportée par Kunieda, a même été diffusée sur la grande chaîne de télévision japonaise. Le Français s’émerveille de l’intérêt grandissant du public. Avec ce nouveau fauteuil, le jeu serait complètement révolutionné et donc encore plus attrayant pour les spectateurs.

Un rêve qui suffirait déjà à occuper entièrement beaucoup d’esprits mais pas celui de Stéphane. Lui ne veut pas simplement faire voir son sport, il veut faire jouer les gens au tennis en fauteuil. Il veut que les passionnés de tennis qui ne peuvent plus jouer à cause de problèmes aux jambes tels qu’une rupture des ligaments croisés ne se disent pas qu’ils ne joueront plus jamais. Il rêve qu’ils s’essaient au tennis assis, pour que cette discipline devienne un sport à part entière et ne reste pas uniquement un handisport. Le joueur en est certain, c’est en rivalisant avec les valides que les mentalités changeront. Il a d’ailleurs lancé une idée folle qui commence à faire son chemin : jouer un match assis contre Novak Djokovic et Roger Federer en rollers ! L’avenir nous dira si ce match a lieu. D’ici là, Stéphane aura certainement trouvé encore de nouvelles idées. D’ici là, il continuera à gagner des tournois avec, en point de mire, la victoire en simples et en doubles à Rio en 2016. Saint-Exupéry disait : « Fais de ta vie un rêve et, d’un rêve, une réalité ». Une philosophie que Stéphane Houdet applique chaque jour avec bonheur.

À découvrir également sur la version en ligne du magazine « Sans Limite ».