Et, à la fin, il n’en restera plus qu’un…

D’ici quelques jours, nous allons connaître le nom du nouveau Ballon d’or, c’est-à-dire le meilleur joueur de football (il existe aussi un trophée de la meilleure joueuse depuis 2010 mais, très étonnamment, on n’en entend pas beaucoup parler). Drôle de récompense, si on y pense, puisqu’il s’agit de choisir une seule personne alors que le football est un sport collectif. Trois candidats se sont détachés pour la finale de cette année, trois noms logiques : l’Argentin Lionel Messi, quadruple vainqueur en titre du trophée et idole des fans de football du monde entier grâce à ses exploits avec le FC Barcelone, Cristiano Ronaldo, Ballon d’or 2008, quatre fois deuxième du classement final et agaçant génie portugais dont la quantité de gel dans les cheveux n’a d’égale que la tonne de buts qu’il plante à la chaîne avec le Real Madrid et son équipe nationale et, enfin, Franck Ribéry, l’attaquant français balafré mal-aimé dans l’Hexagone mais idolâtré au Bayern Munich dont il fait les beaux jours depuis sept saisons. Le monde du ballon rond est suspendu à la décision de quelques votants. Mais qui sont ces gens qui vont graver le nom d’un seul joueur à côté de l’année 2013 ?

OR14_BallondOR_Europe

Le Ballon d’or a connu deux périodes. La première, l’historique, c’est l’époque « France Football ». En 1956, plusieurs journalistes de l’hebdomadaire français promeuvent l’idée d’un trophée du meilleur joueur européen jouant dans un championnat européen. Le succès est au rendez-vous et la récompense devient rapidement la référence individuelle ultime. En 1995, la règle est assouplie et permet à tout joueur participant à un championnat européen de remporter le trophée, sans distinction de nationalité. Fort opportunément, c’est le Libérien George Weah qui devient Ballon d’or cette année-là. Dommage, en revanche, pour le Brésilien Romario qui, lui, avait tout gagné – notamment la Coupe du monde – en 1994… Et, depuis 2007, c’est tout simplement le meilleur joueur du monde qui doit gagner, peu importe où il joue. Une évolution logique tant le monde du football ne se résume plus à l’Europe. Bon, évidemment, ce sera plus utile le jour où un joueur d’un club sud-américain, asiatique ou africain gagnera le trophée. Mais jusqu’à présent les joueurs au sommet de leur carrière préfèrent toujours l’Europe. Pour l’instant.

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Durant toutes ces années, le jury était composé d’un simple panel de journalistes sportifs. Les choses ont changé avec la reprise en main du trophée par la FIFA (Fédération internationale de football association) en 2010. Désormais, le jury, c’est non seulement un panel de 209 journalistes de football – il y a 209 fédérations membres de la FIFA en 2013 – mais aussi les 209 sélectionneurs et les 209 capitaines des sélections. Beaucoup plus de votants qu’avant. Est-ce que le choix en est devenu plus consensuel ? Pas en 2010, en tout cas, lorsque Lionel Messi l’emporte grâce au nouveau système de vote face à un Wesley Sneijder pourtant favori des journalistes après sa saison folle avec l’Inter et sa place de finaliste en Coupe du monde avec les Pays-Bas. Cette année encore, la polémique était bien présente. A priori, après une domination sans partage pendant quatre années consécutives, Lionel Messi, blessé, devrait laisser sa place à Ribéry après la saison parfaite du Bayern (Ligue des champions, championnat d’Allemagne et Coupe d’Allemagne). Mais les exploits de Cristiano Ronaldo lors des barrages qui ont permis au Portugal de se qualifier pour la Coupe du monde (il a marqué tous les buts de son équipe à l’aller comme au retour) pourraient gâcher la fête du Français… Puisque la FIFA a décidé au dernier moment de repousser la date butoir des votes après les barrages. Ce qui ressemble à une façon peu discrète d’avantager le Portugais. Mais Ronaldo, lui-même, avait crié au scandale quelques jours auparavant parce qu’il était moins bien mis en valeur que ses concurrents par l’instance internationale. Bref, le FIFA Ballon d’or, c’est polémique contre polémique et c’est ce qui fait son charme. Une touche de suspense qui a rempli la tranquille fin d’année footballistique. Réponse le 13 janvier.

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